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9. AU MÊME.

Nauen, 7 mai 1732.



Mon très-cher général,

N'ayant pas eu d'occasion sûre à vous écrire jusqu'à présent, j'ai différé, monsieur, de le faire jusqu'à présent. Je vous rends mille grâces de m'avoir bien voulu informer de tout ce qui se passe. En vérité, ce sont des choses fort désagréables, et que je souhaiterais fort qui n'arrivassent pas, que ces alliances qu'on veut tramer contre nous. Pourvu seulement que l'Empereur ne nous abandonne pas, il faut espérer qu'il n'y aura rien à craindre; Dieu ne permettra pas que l'on veuille attenter quelque chose de sinistre contre la maison, et en ce cas, je suis persuadé qu'il secondera la valeur de quatre-vingt mille hommes bien résolus de laisser leur vie pour le service de leur maître. En attendant ces entrefaites, je me trémousse ici d'importance pour faire parvenir l'exercice de mon régiment à sa maturité requise, et j'espère d'y réussir. J'ai trinqué il y a quelques jours à votre chère santé, monsieur, et je n'attends que la nouvelle du Horst, que mon veau que je fais engraisser le soit, pour vous l'envoyer. Vous voyez que j'accorde Mars et le ménage, et que, malgré les fatigues militaires, je ne cesse ni ne cesserai jamais de vous marquer comme je suis bien sincèrement, avec toute l'estime imaginable, mon très-cher général, etc

Je vous prie, mandez-moi le nom de votre secrétaire, que je lui puisse adresser mes lettres.