<407> aussi bien que l'affection de la nation, et vous aurez le portrait d'un beau-frère.a

Je ne m'engagerai pas à y joindre celui de la princesse;a cela me mènerait trop loin, et cette lettre, qui est déjà une épître, deviendrait un volume. Je dirai seulement qu'elle est très-belle, grande et parfaitement bien faite. Elle a le port et la majesté d'une impératrice. Elle est fière, mais fort polie, joint à beaucoup d'esprit naturel une lecture qui n'a pu que l'orner davantage. Enfin elle est pleine de mérite, généreuse au possible, compatissante, et surtout très-charitable, de sorte qu'on peut dire que le prince, qui en est fort amoureux, aurait bien de la peine à décider lequel des deux fait plus grande fortune, de sa gloire ou de son amour.

Que toutes ces grandes nouvelles, monseigneur, ne vous empêchent cependant pas de vous souvenir de votre fidèle serviteur, qui ne cessera d'être jusqu'au dernier moment de sa vie, avec les plus tendres et les plus respectueux sentiments, etc.

82. A M. DE SUHM.

Berlin, 7 juillet 1739.



Mon cher Suhm,

Je vous envoie, comme vous le désirez, un bas officier que vous pourrez charger des recrues que vous trouvez bon de m'envoyer. Je vous en ai mille obligations, et vous en donnerai des marques dans toutes les occasions.


a Il s'agit ici du duc Antoine-Ulric de Brunswic, beau-frère de Frédéric, qui se fiança avec la grande-duchesse Anne de Russie le 13 juillet 1739. Voyez t. II, p. 62, 63, 111 et 112; et t. III, p. 33.