<369> savez, mais elle peut être reconnaissante. Je suis avec cette estime que vous méritez si bien,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

60. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 2 septembre 1737.



Monseigneur

Des raisons de prudence que Votre Altesse Royale approuverait sans doute, si je les lui détaillais, m'ont l'ait attendre le départ d'un courrier pour répondre à la dernière lettre qu'elle m'a fait la grâce de m'écrire. Je comptais alors me dédommager amplement de cette contrainte en lui parlant librement de tous les ennuis que me fait éprouver le cruel éloignement où je me vois condamné à vivre d'elle, et en lui peignant avec des couleurs aussi vives que vraies la langueur dans laquelle me plonge l'absence et la privation de tout ce qui peut me rendre heureux. Mais n'ayant pu faire faire un détour au courrier, que je suis obligé d'expédier fort brusquement aujourd'hui, je ne puis pourtant en profiter comme je le désirais. Car, encore que mon parfait dévouement et ma respectueuse tendresse pour V. A. R. fassent ma plus grande gloire et toute ma félicité, en sorte que je ne puis le cacher dans l'occasion, vous n'ignorez pas, monseigneur, de combien de prudence je dois user à l'égard des témoignages que j'ose vous donner de la vivacité de mes sentiments; et quoique l'éclat de vos belles et aimables qualités semble donner à chacun le droit de se dévouer à votre auguste et sacrée personne avec tous les sentiments