<256> Dans mes complaintes au ciel des injustices qui m'affligent, il y entrera tout un article de ce qu'il ne vous a pas fait immortel. Je suis avec une estime toute particulière,



Monseigneur Rollin,

Votre très-affectionné
Frederic.

6. DE ROLLIN.

29 août 1738.



Monseigneur

Votre Altesse Royale, par les marques d'estime et de bonté qu'elle m'a données jusqu'ici, m'a mis en droit de lui présenter tous les ouvrages que je pourrai composer dans la suite. Je prends donc la liberté, monseigneur, de vous envoyer les deux derniers tomes de l'Histoire ancienne, et le premier de l'Histoire romaine. J'ai grand intérêt que ce nouvel ouvrage trouve auprès de V. A. R. un accès aussi favorable que le premier. Les lettres obligeantes qu'il vous a plu de m'écrire au sujet de l'Histoire ancienne ont été pour moi l'approbation la plus flatteuse que je pusse souhaiter. Beaucoup de personnes à qui je les ai lues m'ont fort pressé de les rendre publiques en les joignant à mes livres, et j'y étais assez porté de moi-même. Peut-être que l'amour-propre, qui est bien subtil, m'inspirait ce désir, car rien ne pouvait me faire plus d'honneur. Il me semble pourtant que mon principal motif était de faire connaître dans tous les pays où mes livres sont portés un prince qui pense et parle en prince, qui à toutes les autres qualités dignes de sa naissance en joint une assez rare dans les personnes de votre rang, monseigneur, qui est d'aimer les belles-lettres et les sciences, de les cultiver avec goût et succès, sans préju-