<216> Je l'assurerais ici de mes très-humbles respects, si j'osais. Je n'ai jamais cru que la philosophie et l'amour fussent aussi incompatibles qu'on le dit ordinairement. Que l'un prenne un peu sur l'autre, c'est-à-dire l'amour sur la philosophie, car assurément ce ne sera pas la philosophie qui prendra sur l'amour, eh bien, il n'y aura pas grand mal; on en sera plus aimable, et souvent on en vaudra mieux. H y a ici une attraction plus proprement dite que l'autre, et qui fait des merveilles. J'en raisonnerais aussi plus volontiers, mais je tomberais de même dans l'inconvénient de trop discourir, et, selon toutes les apparences, d'en parler à qui en sait plus que moi, qui suis tout à fait hors d'exercice. Je suis, etc.

4. A FONTENELLE.

19 janvier 1731a (1738 ou 1739).

Monsieur, les attentions d'un homme de votre mérite percent toujours; ce sont des rayons de soleil qui se font jour à travers les nuages, et il n'y a que votre modestie seule qui puisse vous rendre si retenu sur vous-même. Mais si vous commettez une injustice envers votre personne, n'en faites pas du moins à l'égard des autres. Soyez sûr, monsieur, qu'un mot de votre part est plus flatteur pour moi que les vœux d'un millier d'autres personnes, et soit qu'il en revienne quelque chose de plus à ma vanité, ou que je me repose sur la sincérité de vos paroles, il est toujours certain que le compliment que vous venez


a Cette lettre ne peut pas être de l'année 1731. Elle est datée du 29 janvier 1737 dans Friedrichs des Zweiten Königs von Preussen hinterlassene Werke. Aus dem Französischen übersetzt. Berlin, 1789, t. XII, p. 16.