<169>rai point, cependant, sans vous réitérer les assurances de l'estime la plus parfaite avec laquelle je suis,



Mon cher Camas,

Votre très-fidèle ami,
Federic.

27. AU MÊME.

Remusberg, 27 octobre 1738.



Mon cher Camas,

Il faut avouer que vous vous servez de toutes les armes des paresseux pour vous excuser de ce que vous m'écrivez si rarement : tantôt c'est crainte de m'incommoder; tantôt c'est que j'écris si bien, qu'on ne saurait me répondre. Enfin, voilà quelques lieux communs d'épuisés. Je ne doute aucunement que la fertilité de votre imagination ne vous fournisse quelque prétexte nouveau et quelque défaite dont aucun paresseux ne s'est encore avisé jusqu'à présent. Sachez toutefois, mon cher, que je suis sur mes gardes, et qu'un aveu sincère de votre paresse vous fera obtenir mille fois plus de moi que tous les artifices de votre éloquence. Si vous m'écriviez tout naturellement que vous avez peu de temps à vous, que vous ménagez ces moments pour vos agréments, que vous aimez bien à recevoir des lettres, mais point à y répondre, alors peut-être, alors, par bonté de cœur, je sacrifierais la satisfaction de m'entretenir avec vous à votre paresse; je me dirais à moi-même : Il n'est point juste que mon amitié lui soit à charge; attendons et suspendons à lui écrire que nous ayons quelque bonne nouvelle à lui mander, ou que nous soyons en état de lui procurer quelque plaisir. C'est à présent à vous, mon cher Camas, à voir quel