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I. SERMON SUR LE JOUR DU JUGEMENT.



Mes chers auditeurs,

Si jamais je me suis présenté devant vous pour vous annoncer des paroles de salut et de paix; si jamais je me suis acquitté des devoirs de mon saint ministère; si enfin j'ai jamais mérité de m'attirer votre attention : c'est par les matières importantes dont j'ai à vous entretenir aujourd'hui, matières dont dépend, non pas l'agrément d'une vie passagère, non pas la satisfaction d'un vain orgueil ou d'un bas intérêt, bâtiments que la fortune élève par caprice, et détruit par légèreté, mais d'un bien permanent et éternel, sur lequel l'envie n'a point de prise, contre lequel les cabales et les intrigues ne sauraient prévaloir, et que les puissances et les dominations, quelque étendu que soit leur pouvoir, ne sauraient altérer, ni diminuer, ni ravir.

O Dieu! daigne accorder à mes paroles toute l'efficace nécessaire pour frapper, pour toucher, pour pénétrer les cœurs de mes auditeurs; que ma langue, annonçant ta parole, soit comme un glaive tranchant qui coupe les malheureuses racines que le péché a prises dans leurs âmes; qu'attirant les esprits des uns par les liens de ta<2> miséricorde infinie, j'atterre les autres par l'horreur des terribles châtiments dont ta justice punit ceux qui transgressent tes saintes lois. Pensez, ô mes chers auditeurs! dans tous les moments de votre vie, avant que d'entreprendre la moindre chose, dans votre fortune comme dans vos adversités, vous trouvant seuls et recueillis dans vous-mêmes, ou parmi le monde et dans les dissipations du siècle, surtout dans ces moments funestes et dangereux où l'empire des passions est sur le point de briser le frein que la sagesse lui impose, « qu'il est un jour marqué où Dieu viendra dans sa gloire infinie pour juger les morts et les vivants. » Je vous annonce un Dieu tout saint et rémunérateur, qui châtie les âmes tièdes qui l'ont négligé ou méconnu, les cœurs endurcis qui l'ont méprisé et l'ont offensé, les mortels insensés qui ont fondé leur sécurité sur l'impunité qu'ils pensaient trouver dans les secrets impénétrables qui, comme un mur, entouraient les noirceurs et les vices de leur âme, et qui se venge sans miséricorde de l'audace téméraire des impies qui, ayant bravé sa puissance par leur vie qui n'a été qu'un enchaînement de crimes, nient sa providence par le délire dans lequel les transporte l'excès de leur turpitude et de leur corruption. Je vous annonce un Dieu dont la miséricorde infinie prend pitié de sa créature; qui, connaissant la faiblesse des hommes, leur tient compte de leurs fragiles vertus; qui récompense par des biens durables et par une félicité infinie nos moindres actes de contrition, nos soupirs qui s'élèvent à lui, notre soumission aux décrets de sa providence, qui souvent nous coûtent des larmes, tandis que nous habitons cette vallée de misère. Je vous annonce un Dieu qui nous récompense de la charité que nous exerçons envers nos frères les humains, de la foi que nous avons en ses promesses, qui ne sont jamais trompeuses, de la force avec laquelle nous résistons aux malignes tentations de l'esprit malfaisant qui cherche à nous séduire. Je vous annonce enfin un Dieu qui couvre, avec le sang que son fils bienheureux et unique a répandu pour nos péchés, toutes les taches et toutes les imperfections que nos<3> âmes tiennent en héritage de la chute de nos premiers parents, pour nous faire jouir en éternité de la béatitude que goûtent les bienheureux assis à la droite de Dieu le Père dans sa gloire céleste.

Jamais objets plus importants n'ont été traités dans cette chaire. Il est un jour où toutes les actions des hommes seront découvertes; il est un jour où toutes les actions des hommes seront jugées; il est un jour où l'homme, de quelque qualité qu'il soit, quelque rang qu'il ait tenu dans le monde, sera dépouillé de tous ces dehors imposants, où le crédit de ses amis, l'appui de sa puissance, la considération de sa haute fortune, le prestige et l'illusion d'une voix éloquente, où rien ne le pourra soustraire à la main toute-puissante de son Créateur et de son législateur; où les peines et les récompenses seront distribuées, non selon un caprice bizarre, non selon la faveur aveugle, mais selon les actions bonnes ou mauvaises; où la vertu malheureuse et persécutée dans le monde sera récompensée; où le vice triomphant et insultant l'innocence dans sa vaine prospérité sera puni à son tour, et éprouvera les justes châtiments de ses crimes.

Admirez, ô chrétiens! la sagesse infinie de votre Créateur. Notre vie, ce passage court et limité que le temps emporte dans sa course légère, notre vie, dis-je, n'est qu'un temps d'épreuve; c'est le noviciat de l'éternité. Notre vie est courte, pour que notre constance ne se lasse point dans la pratique des vertus; notre vie est courte, pour que nous n'enviions point la prospérité des méchants; notre vie est courte, pour que notre espérance soit plus tôt remplie, et que, pour parler avec saint Paul, notre désir soit plus tôt accompli d'être délivrés de ce corps mortel3-a pour être joints à notre Dieu sauveur. Mais que cette vie est longue pour ceux qui abusent du temps de clémence, et qui n'entendent point cette voix qui disait au peuple d'Israël : « Jérusalem, Jérusalem, combien de fois t'ai-je appelée! combien de fois ai-je voulu te rassembler comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailerons! Mais tu n'as pas voulu entendre ma<4> voix. »4-a Que ce passage est long pour ceux dont toute la vie n'est qu'un péché! Où serait, mes frères, la justice divine, si les froides atteintes de la mort, rendant aux éléments les premiers principes dont notre corps est composé, détruisaient l'homme en entier; si cet être qui nous anime et qui pense, si ce principe actif et vivant de nos actions souffrait le même sort que la matière, et se trouvait, si j'ose m'exprimer ainsi, accablé et enseveli sous les mêmes ruines? O Dieu! quelle serait votre justice d'avoir créé un monde auquel vous avez donné des lois, et d'y souffrir que ceux qui les accomplissent vivent dans l'indigence, dans le mépris, qu'ils souffrent les persécutions, que souvent ils languissent dans les fers, et soutiennent les plus cruels martyres, confesseurs de votre nom et de vos vérités célestes, tandis que les calomniateurs et les bourreaux se trouvent dans la prospérité et souvent dans cette élévation suprême qui égale sur terre, autant que la prodigieuse disproportion le permet, la condition humaine à la condition divine? O mon Dieu! où serait votre justice, si tant de bonnes actions ignorées ou perdues, si tant d'actes de générosité voilés avec autant de modestie que pratiqués avec ferveur, demeuraient sans récompense; si tant de crimes cachés avec autant de soin que commis avec malice, si tant de passions aussi violentes que secrètes, et qui n'ont manqué que d'occasion pour paraître au grand jour, demeuraient impunies?

Voilà cependant, mes chers frères, ce que nous voyons tous les jours. La vie de la plupart des hommes n'est proprement que l'histoire des crimes. Le bonheur des méchants paraît justifier le vice; et si tout se bornait à cette vie mortelle, le chemin de la vertu, hérissé de ronces et d'épines, ne mènerait qu'à l'accablement et au mépris. Mais non, grâce à la providence et à la justice de l'Être suprême, tout a son terme, tout a ses bornes. Il voit prospérer les méchants, et il rit de leur vaine prospérité; il voit gémir son peuple, mais c'est par ces souffrances mêmes que, l'attirant à lui, il lui prépare un bonheur<5> éternel. Ce Dieu nous donne d'un côté ses lois, de l'autre la liberté; il nous fait les artisans non seulement de notre fortune dans le inonde, qui consiste dans le bon témoignage de notre conscience, mais encore de notre fortune dans l'immortalité, qui consiste dans la vie bienheureuse et dans la communion des fidèles.

O Dieu! que vos lois sont saintes! que leur pratique est sublime! J'y vois un commerce d'amour entre le Créateur et la créature, j'y vois une obligation ou un retour d'équité entre ces êtres, nos semblables, formés pour vivre en société. Lorsque les pharisiens et les scribes demandèrent à notre divin Sauveur en quoi consistaient la loi et les prophètes, il leur répondit : « Aimez Dieu, et aimez votre prochain. »5-a Voilà, mes frères, l'abrégé de nos devoirs. Tout l'univers, surtout notre propre existence, nous invite à la reconnaissance que nous devons à notre divin bienfaiteur; j'ose dire que la nécessité de vivre en corps de peuple, notre propre intérêt même, nous apprend à ne faire à nos frères que ce que nous voudrions qu'on nous fît.

Mais si la loi est si manifeste, si claire, si abrégée, que de moyens la méchanceté des hommes n'a-t-elle pas inventés pour en éluder la pratique, ou pour y trouver des exclusions! O peuple heureux, ô peuple fortuné, qui, étant né dans la seule religion véritable, étiez élevé, dès votre enfance, dans le vrai culte et dans la pratique des devoirs que l'Être suprême exige de vous, et que l'Église vous enseigne! quelle sera votre excuse d'avoir transgressé ces saintes lois qui vous étaient si connues et si familières? Avec quel front pourrez-vous vous présenter à votre Créateur, et comment oserez-vous lui dire : Nous avons tous été instruits de vos volontés, et nous avons vécu comme si nous les ignorions? Ne vous flattez pas que la moindre de vos actions reste cachée. Je veux que cet homme d'affaires trouve par son artifice le moyen de cacher à son maître son infidélité, et qu'il abuse impunément de sa confiance; je veux que ce voluptueux, cet imposteur se serve de l'amitié de son ami pour por<6>ter impunément la honte, le scandale et le trouble dans sa maison; je veux que cet envieux, sous prétexte d'attachement ou de fidélité, donne à sa calomnie les plus belles couleurs, et que, sous de faux dehors de vertu, il persécute son ennemi; je ne m'étonne point que l'intérêt prenne cent formes différentes pour parvenir à l'acquisition de ces faux biens, de ce métal infâme, dont la fatale passion ne saurait se rassasier, et qu'il en impose au public superficiel ou imbécile; je ne suis point surpris que le peuple et la cour soient la dupe de cet ambitieux dont la passion barbare sacrifie des milliers d'hommes à la gloire d'un jour et à une réputation qui se dissipe avec la fumée de ses flambeaux funéraires. Mais il est un jour où tout sera connu, où tout sera découvert, où les plus secrètes pensées de votre cœur, où des actions commises sans témoins, où des crimes médités dans le silence, comme des attentats commis en plein jour, paraîtront à la face de toute la terre, où aucune finesse, où aucune ruse, où aucun déguisement ne trouvera lieu, et où l'homme paraîtra tout nu avec toutes ses difformités naturelles. Ne pensez pas que je vous entretienne d'un Être immense qui se trouve partout, dont la toute-science est infinie, qui entend et qui voit tout. Je n'ai pas besoin, mes frères, de recourir à la Divinité. J'en appelle à votre propre aveu; je ne veux que fouiller dans votre propre cœur. Chrétiens, quel est celui d'entre vous qui n'ait jamais entendu la voix de sa conscience qui s'élève en saint en lui-même, et qui lui reproche sa mauvaise conduite? Quel est l'homme assez pervers entre vous, qui n'ait jamais senti la frayeur que lui causent les terribles remords de ses crimes? C'est cette voix qui trouble les coupables, qui se fraye un chemin dans les habitations des grands, qui brave la majesté du trône, et qui poursuit le crime dans la cabane du pauvre comme dans les palais des maîtres du monde; c'est enfin cette même voix qui déposera contre vous, et qui révèlera votre turpitude dans ce grand jour où tout sera connu, où tout sera découvert. Mais si vos défauts, si vos souillures, si vos vices, si vos crimes seront connus, pensez, mortels,<7> à présent qu'il en est temps encore, qu'ils seront jugés par un Dieu irrité, et alors inexorable dans ses vengeances.

O mon Dieu! que vos miséricordes sont grandes, mais que vos châtiments sont terribles! Entouré de ces accusateurs que nos consciences bourrelées vous produisent, vous êtes instruit non seulement de toutes nos actions, mais vous découvrez encore les motifs pervers qui nous en ont fait commettre de bonnes. Mon juge me voit, il est prêt de prononcer mon arrêt, et déjà mon supplice se prépare. O jour de consolation pour le petit nombre des justes! ô jour de désespoir pour la multitude des criminels! Quel spectacle, mes frères! Toutes les générations différentes, tous ces peuples qui ont couvert la surface de la terre depuis qu'elle est créée, sortent de leurs tombeaux, et paraissent devant le trône de l'Être suprême. Leur Dieu les voit, leur Dieu les juge; ou ils vont passer dans une éternité bienheureuse et devenir citoyens des cieux, ou ils vont être livrés à ces esprits immondes, à ces tyrans infernaux qui, trouvant une malheureuse joie dans le supplice éternel des mortels qu'ils ont pervertis, se plaisent à augmenter leur souffrance. Alors les méchants qui ont été heureux dans ce monde regretteront leur vaine prospérité, qui aggrave leur châtiment; alors ces fidèles qui ont été condamnés ici-bas au mépris et aux peines se réjouiront de leurs courtes souffrances, qui les élèvent aux premiers degrés de la béatitude. Ceux-ci regretteront leur tardif repentir et leur obstination dans la voie de perdition, ceux-là leur fol attachement au monde et leur oubli profond des choses célestes; ceux-là seront livrés à leurs remords de n'avoir pas suivi l'exhortation de leurs pasteurs, qui les avertissaient, lorsqu'il était temps encore, de ne point endurcir leurs cœurs; ceux-ci gémiront de s'être abandonnés à la fougue de leurs passions, qui les précipite dans l'abîme; ceux-là, livrés au désespoir, seront inconsolables d'avoir méconnu un Dieu que toute la nature leur annonçait, et d'avoir aussi nié cette immortalité qui leur va devenir si funeste.

<8>Voyez, méchants chrétiens, voyez, âmes coupables, la gueule des enfers qui s'ouvre pour vous engloutir, et pensez que dans ce lieu de douleur, dans ce lieu de supplice, il n'y a point de miséricorde, et qu'un temps sans fin, en un mot, l'éternité, ne prolongera votre existence que pour rendre vos peines immortelles. Voyez, chrétiens, voyez, fidèles, qui vous êtes approprié le mérite du sang efficace que votre Sauveur a répandu pour vous, le ciel qui paraît s'abaisser pour vous recevoir; cet Être que vous avez sincèrement adoré, qui, par un retour d'amour, vous tend les bras pour vous recevoir dans son sein bienheureux; ce corps d'intelligences supérieures qui célèbre la gloire de son maître et le bonheur que vous avez d'être reçus et réunis au nombre des justes, qui jouissent d'une félicité sans fin et d'une béatitude que rien ne pourra troubler.

Chrétiens, si ces idées étaient toujours présentes à votre esprit, si votre imagination vous peignait ces objets avec ses plus vives couleurs, comment pourriez-vous, dans ces jours ouverts à la clémence, pendant ce temps d'épreuve, négliger de si grands biens? Où est l'esprit humain assez frivole, assez superficiel pour ne point être frappé de la différence d'un bonheur passager ou d'un bonheur permanent? Quand dans les ténèbres de la nuit un incendie se répand dans nos cités, et que la tempête pousse avec force la voracité des flammes, de sorte que la véhémence de l'embrasement gagne avec rapidité d'un quartier dans l'autre, en faisant écrouler les maisons et les édifices, quel serait celui d'entre vous qui ne fût obligé aux soins d'un inconnu qui l'éveillerait, en lui disant : La maison de votre voisin brûle; sauvez-vous, il en est temps, ou bien les flammes gagneront votre demeure, et vous consumeront peut-être avant que vous ayez le temps de leur échapper? Ne sortiriez-vous pas avec empressement de votre habitation, en emportant ce que vous avez de plus précieux? Ah! tièdes chrétiens, esprits attachés à la matière, qui vous bornez aux choses terrestres et périssables, si la crainte de perdre vos biens, si le désir de conserver une vie qui est et sera toujours l'apanage de la<9> mort, vous donnent tant d'activité; si vous paraissez reconnaître l'empressement de celui qui vous a tirés du danger qui vous menaçait : que ne devez-vous pas faire lorsque je vous annonce de cette chaire, non pas que votre maison brûle, non pas que votre vie est menacée, mais que vous brûlerez éternellement, que vous allez vous précipiter dans des malheurs sans fin, et que le danger qui vous attend est prêt à vous accabler? Sauvez-vous, non pas de cette maison de pierre qui vous loge, mais des péchés qui vous tiennent dans leur dur esclavage; sauvez-vous de ce monde dont la corruption, les habitudes vicieuses et le mauvais exemple vous entraînent; sauvez-vous des mains de l'esprit malfaisant qui veut vous lier pour vous livrer à la perdition. Il en est temps dans ce moment encore; peut-être avant la fin de l'année, peut-être avant la fin de cette semaine, que dis-je? peut-être avant la fin de ce jour, la mort, suspendue sur votre tête, va fondre sur vous. N'attendez pas votre grâce d'un faible et tardif repentir; n'attendez pas qu'un acte de contrition arraché par la crainte ou donné à la coutume soit suffisant pour effacer votre turpitude. Connaissez-vous sous quelle forme la mort viendra à vous? Et qui peut vous répondre que votre esprit égaré ou supprimé dans vos derniers moments vous laisse le temps de vous réconcilier avec cet Être que vous avez si opiniâtrément offensé pendant tout le cours de votre vie? A quel risque t'exposes-tu, homme insensé et charnel? Comment oses-tu hasarder pour des plaisirs passagers ou pour des vices d'habitude d'une vie si peu durable la félicité permanente de ton âme immortelle? Comment le crime t'aveugle-t-il au point de ne voir ni de connaître tes véritables, tes solides intérêts? Qu'on te parle des choses de ce monde qui te touchent, il semble que la raison t'éclaire; qu'on te parle des choses célestes qui fixent ta destinée éternellement, il semble que tu sois privé du bon sens et dans un délire stupide.

O mon Dieu! si j'ai souvent porté mes humbles prières au pied<10> de ton trône; si j'ai imploré si souvent ta divine miséricorde en faveur du troupeau que tu m'as confié; si j'ai offert tant de fois pour eux sur tes saints autels le sacrifice de l'agneau qui a versé son sang pour nos péchés : daigne m'exaucer aujourd'hui, daigne m'accorder le salut de tout mon auditoire. Si tu donnas jadis à Moïse une baguette qui, frappant un rocher aride, en fit jaillir des eaux vives, donne la manne efficace à mes paroles; qu'elles frappent ces cœurs de rocher, ces pécheurs endurcis, et qu'elles tirent de leurs yeux des larmes de repentance; que les tièdes se réchauffent, que les faibles acquièrent des forces, que les bons se confirment dans la pratique de tes commandements, que ton amour remplisse tous les cœurs, qu'il soit vivifiant par les bonnes œuvres. Que je puisse dire à mon Sauveur : Si j'ai offert si souvent dans ce temple le sacrifice de votre corps et de votre sang divin, Seigneur, voici ceux que j'ai rachetés par ce prix précieux; que je puisse vous dire, ô mon Dieu : Me voici avec tous ceux que vous m'avez confiés.

Mes chers auditeurs, joignez vos prières aux miennes, et fléchissons un Dieu qui aime ses créatures, qui ne veut point la mort du pécheur, mais qu'il se repente,10-a et qui n'est jamais inexorable lorsque, pleins de componction et de sensibles regrets de nos crimes, nous l'implorons du fond de notre cœur.

O mon Dieu! sanctifiez notre vie, pour que nous jouissions tous du bonheur ineffable destiné à vos saints. Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit gloire et honneur jusqu'à la fin des siècles. Ainsi soit-il!


10-a Ézéchiel, chap. XVIII, v. 23; et II Épître de saint Pierre, chap. III, v. 9.

3-a Épître aux Romains, chap. VII, v. 24.

4-a Saint Matthieu, chap. XXIII, v. 37.

5-a Saint Matthieu, chap. XXII, v. 36-40.