<141>sième, l'art de faire que les troupes n'aient plus besoin de se servir de leurs jambes. Je commencerai par faire imprimer un prospectus, afin d'exciter et de prévenir les souscrivants. Je compte d'abord sur tous les habitants des Alpes et sur les Suisses, qui seront sensibles à l'éloge ou, pour mieux dire, au panégyrique des montagnes, que je compte faire en vrai style de Bourdaloue. Les fondeurs de canons seront encore de ceux qui m'auront quelque obligation, pour l'ouvrage que mon livre leur donnera. Les impotents et les paresseux souscriront volontiers pour le troisième volume; ils seront charmés d'apprendre qu'on peut faire de grandes choses à la guerre, même sans se remuer. Il n'y aura aucun béquillard ni paralytique qui n'achète mon livre avec plaisir. Je ne vous promets cet ouvrage qu'à la paix; nous sommes trop occupés dans notre camp. Je suis commandé aujourd'hui à la mine du Génois dont je vous ai parlé; je suis obligé d'y passer la nuit. Je me réserve au premier ordinaire à vous dire des nouvelles de l'armée, et de vous assurer des sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.