<142>Des imbéciles à lunettes,
Des idiots anachorètes,
Fanatiques matériels
Dont les talents essentiels
Sont de croire à toute imposture,
Rêve, fantôme, oracle, augure,
Surtout aux plus surnaturels.
Tous ceux qui comme vous connaissent la nature,
Les disciples de Lock, de Bayle et d'Épicure,
Des visions qu'enfante un cerveau né malsain
Regardent en pitié la rêverie obscure.
Pour votre insensé de Berlin,
C'est dans l'Apocalypse, où Newton ne vit goutte.
Qu'il a trouvé notre destin;
Du vieux démon l'esprit malin
Jamais ne l'inspira sans doute,
Et s'il fallait l'apprécier,
Je parierais, quoi qu'il en coûte,
Que certes il n'est pas sorcier.
Abandonnons dans son délire
Le peuple à ses préventions;
Qu'il aime le clinquant par où l'erreur l'attire
En mille superstitions.
Du brillant merveilleux le chimérique empire
Le réduit en sujétion;
Il ne sait point ce qu'il admire,
Le préjugé fait sa raison.
Il craint les maux qu'il envisage;
Si par trop de faiblesse il se livre à l'erreur,
S'il croit légèrement au fortuné présage
Que lui débite un imposteur,