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AUTRE LETTRE A VOLTAIRE, QUI CONJURAIT LE ROI A FAIRE LA PAIX.

Votre muse se rit de moi
Quand pour la paix elle m'implore.
Je désire de bonne foi
Dès ce jour qu'on la voie éclore;
Mais je n'impose point la loi
Au Très-Chrétien, ce puissant roi,
A la Hongroise qu'il adore,
A cette Russe que j'abhorre,
A ce tripot d'ambitieux
Dont les remèdes merveilleux
Que Tronchin sait, et que j'ignore,
Ne guériront jamais les cerveaux vicieux
Qu'en leur donnant de l'ellébore.
Mais vous, pour la paix tant enclin,
Vous, qu'on dit avoir l'honneur d'être
Le vice-chambellan de Louis du moulin,a
A la paix, s'il se peut, disposez votre maître.

Faite à Reich-Hennersdorf, le 2 juillet; corrigée à Wilsdruf, 1759.


a Voyez t. III, p. 110.