<182>De l'enlever essayant l'aventure,
Autour du camp venaient en tapinois.
O vous, divin et très-bavard Homère!a
Des rimailleurs et l'oracle et le père,
Qu'ont adoré tous vos commentateurs,
Gens ennuyeux, comme vous radoteurs,
Trompez pour moi le vigilant Cerbère,
Échappez-vous de ses sombres cachots;
Inspirez-moi des chants toujours nouveaux,
Qu'à l'Hélicon votre flambeau m'éclaire.
Par vous d'Achille on connaît la colère;
Mais cet Achille, encor qu'un grand héros,
Qui pourfendit et tua ses rivaux,
Ensanglantant du Xanthe l'onde claire,
N'est dans le fond qu'un héros en chimère.
Bien autre était le vaillant Valori,
Dans les combats par son père aguerri,
Dont je vous fais l'histoire véritable;
C'est un héros au-dessus de la Fable.
O protectrice aimable de Berlin!
Je vous implore, immortelle Hédewige,
Pour un rebelle élève de Calvin.
Que vos attraits, par un nouveau prodige,
En inspirant votre dévot cousin,
Jettent sur lui rien qu'un regard bénin.
Au paradis dites un patenôtre,
Favorisez ce poëme badin;
L'ouvrage alors sera censé le vôtre,
Si l'assistez de votre appui divin.


a Voyez ci-dessus, p. 18 et 34.