<154>Il n'est plus d'ennemis, leur rage est impuissante,
La Prusse a triomphé, dans ces fameux combats,
Du terrain, des saisons, du nombre, des soldats,
Et la gloire à vos mains en était réservée.
La patrie, en ce jour par vos exploits sauvée,
Notre triste patrie, en proie à ses douleurs,
Appelle en gémissant ses vaillants défenseurs;
Vos périls l'ont plongée en d'affreuses alarmes,
Et vos lauriers sanglants sont baignés de ses larmes;
Oui, mânes généreux, nos regrets vous sont dus,
Notre reconnaissance égale vos vertus.
Telle est de nos héros la valeur admirable.
Tel est le point d'honneur, pur, simple et véritable,
Fécond en grands exploits, soumis à son devoir,
Utile à sa patrie et doux dans le pouvoir.
L'État fait affronter les périls de la guerre,
Qui sauve sa patrie est un dieu sur la terre;
Par le puissant effort d'un esprit vertueux,
Il perd pour ses parents le jour qu'il reçut d'eux.
Ainsi Léonidas, au pas des Thermopyles,
S'immola pour la Grèce, et rendit inutiles
Les efforts redoublés de ces fiers conquérants;
Son audace étonna la valeur des Persans.
Ainsi chez les Romains le généreux Décie
Pour fixer la victoire abandonna sa vie.
Illustres défenseurs, héros des Prussiens,
Vous avez surpassé ces héros anciens,
Vous serez désormais nos dieux et nos exemples.
Malheureuse jeunesse, accourez à leurs temples,
Abhorrez vos fureurs; loin de vous égorger,