<149>Des noms que vos vertus ont rendus si célèbres.
Si ma lyre eut jamais des sons harmonieux,
Qu'elle m'aide à chanter vos exploits glorieux,
Tant d'ennemis vaincus, tant de traits de clémence.
Les pleurs de la patrie et ma reconnaissance.
Ces faits, que publiera l'auguste vérité,
Seront l'exemple un jour de la postérité;
Elle apprendra de vous comment s'élève l'âme
Lorsque l'amour du bien et la gloire l'enflamme.
Que l'immortalité me prête son burin,
Je vais graver vos noms sur le durable airain.
J'attesterai comment votre ardeur généreuse
Confondit des Césars l'aigle présomptueuse,
Dans combien de combats, sous vos efforts soumis,
J'ai vu plier l'orgueil de nos fiers ennemis.
Illustres fils d'Albert, l'ennemi, de son foudre,
Tous les deux, juste ciel! vous a réduits en poudre;a
Mais si vous périssez, c'est sur le champ d'honneur,
Trop dignesb rejetons de ce grand électeur
Qui jadis comme vous risqua cent fois sa vie
Pour défendre l'État, pour sauver la patrie.
Cher Finck,c ah! Schulenbourg,d que je plains votre sort!
Toi, brave Fitzgerald,c spectateur de ta mort,


a Voyez t. II, p. 85, et t. III, p. 63.

b Très-dignes. (Variante de l'édition in-4 de 1760, p. 203.)

c Le comte Frédéric-Guillaume Finck de Finckenstein, fils aîné du feld-maréchal et frère du ministre de Cabinet de ce nom (t. III, p. 17, et t. VI, p. 170), naquit en 1702, et mourut au mois de mai 1741, des suites des blessures qu'il avait reçues à la bataille de Mollwitz. Il était colonel et adjudant général du Roi.
     Thomas Fitzgerald, capitaine dans la garde royale, avec le titre de lieutenant-colonel, périt également à Mollwitz.

d Voyez t. II, p. 83.