<240>Thuringe, je n'aurais pas eu besoin d'être à charge aux États de Votre Majesté; mais comme certaines raisons de guerre m'obligent à me servir de l'Elbe, je ne saurais sans miracle choisir d'autres moyens que ceux dont je me sers actuellement. J'emploie toute la célérité possible; cependant il est impossible à mes troupes d'avoir des ailes.

Au reste, je suis très-en état de prouver à Votre Majesté ce que j'ai mandé touchant les mauvaises intentions de son ministre, et touchant la conduite qu'il tient et qui est très-opposée à la paix de Dresde; et je le ferais dès à présent, si je n'étais empêché par certaines règles que la prudence m'oblige encore à observer. En attendant, je n'oublierai jamais ce que je dois à des têtes couronnées et à un prince voisin dont l'unique malheur est d'avoir été séduit, et pour lequel, fût-il même mon plus grand ennemi, ainsi que pour toute sa famille royale, je conserverai toujours l'estime la plus distinguée et la plus parfaite, etc.