<15>fonds de dix pieds. On peut les entourer de chevaux de frise pilotés en terre, quand on ne peut pas se procurer des palissades. S'il y a du bois, les palissades sont préférables.

Les bons parapets ont seize pieds d'épaisseur; il faut qu'ils aient du talus, afin que le soldat, en tirant, couche simplement son fusil dessus, pour que le coup porte où l'on peut l'attaquer. On ajoute des fougasses aux retranchements, formées en T comme les mines, pour faire sauter le même point trois fois. Leur usage est admirable; rien ne fortifie si fort une position, et ne rebute davantage celui qui l'attaque. Voyez les plans VIII, IX et X.

Mais quand on se propose de telles choses, il faut y faire travailler avec diligence et y employer beaucoup de monde, pour être préparé à temps.

ARTICLE X. DES CAMPS QUI COUVRENT LES PAYS.

La guerre défensive demande souvent que l'on choisisse des postes qui couvrent beaucoup de pays. J'en dois du moins dire quelques mots. Ces sortes de terrains, c'est la nature toute seule qui les fait, l'art n'y peut rien; mais il faut, les connaître, et ne les point négliger quand on en a besoin.

J'en connais quelques-unsa que je puis indiquer : pour la Basse-Silésie celui de Landeshut, en occupant le Riegel, les Sieben Nothhelfer et les hauteurs de Reichenau, avec le poste que le général Seydlitz tenait, tel que nous l'occupâmes l'année 1759.b Ce camp couvre toute la Basse-Silésie. Le camp de Schmottseiffen couvre la Silésie du côté de Marklissa et de la Bohême, et, tant qu'on le tient, l'ennemi ne hasardera jamais avec toute son armée de passer le Bober. Le camp de Neustadt, en Haute-Silésie, est de la même espèce, car l'ennemi ne se hasardera jamais hors des montagnes, tant qu'on le tiendra et qu'il y aura


a Voyez t. IV, p. VII-X.

b Voyez t. V, p. 11 et suivantes.