<4>voisins, ce qui est malheureusement un synonyme. J'espère que la lecture de cet ouvrage convaincra plus que tous mes discours et démontrera à mes généraux que la discipline de nos troupes est le fondement de la gloire et de la conservation de l'État, et que, l'envisageant de ce point de vue, ils s'animeront plus que jamais à maintenir l'ordre dans toute sa vigueur, pour qu'on ne puisse pas dire de nous que nous avons laissé émousser entre nos mains les instruments de notre réputation. Il est beau d'avoir acquis de la gloire; mais, bien loin de s'endormir dans une sécurité blâmable, il faut préparer de loin les moyens dont le temps ou l'événement nous mettra en état de nous servir.

Je fonde tous mes raisonnements sur mes Institutions militaires;a et comme c'est le catéchisme des officiers, je ne traite dans cet écrit que ce qui tient à la partie du général et à ce que la guerre a de plus grand et de plus sublime.

ARTICLE Ier. DES TROUPES PRUSSIENNES, DE LEURS DÉFAUTS ET DE LEURS AVANTAGES.

L'institution de nos troupes exige de ceux qui les commandent une application infinie; elles veulent être entretenues dans une discipline continuelle, elles veulent être conservées avec un soin extrême, et elles veulent être mieux nourries que peut-être toutes les autres troupes de l'Europe.

Nos régiments sont composés la moitié de citoyens, et l'autre moitié de mercenaires;a ces derniers, n'étant attachés à l'État par aucun lien, deviennent transfuges à la première occasion, et voilà d'abord un objet important que celui d'empêcher la désertion. Quelques-uns de nos généraux croient qu'un homme


a Le Roi veut parler des quatre règlements militaires qu'il publia en allemand, en 1743, savoir : Reglement vor die Königl. Preussische Infanterie; Reglement vor die Königl. Preussischen Cavallerie-Regimenter; Reglement vor die Königlich Preussischen Dragoner-Regimenter; et Règlement vor die Königl. Preussischen Husaren-Regimenter. Voyez t. XXVI, p. 119.

a Voyez t. VI, p. 103, et t. IX, p. 215.