<23>fourrages éloignés les premiers, vous réservant pour la fin ceux qui sont proche du camp. Si vous prenez un camp de marche ou de passage, vous fourragez dans le camp et le voisinage.b

ARTICLE VI. DE LA CONNAISSANCE DU PAYS.

Il y a deux façons de connaître un pays : la première, et par laquelle on doit commencer, c'est en étudiant la carte géographique de la province où l'on doit faire la guerre. On retient les noms des grandes villes et des rivières, on s'imprime les contrées montagneuses, et après s'être fait une idée générale de tout le pays, il faut en venir aux connaissances locales. Celles-là demandent qu'on sache où passent tous les grands chemins, que l'on connaisse la situation des villes, si elles peuvent être défendues en les accommodant, ou si cela n'est pas praticable, de quel côté on pourrait les attaquer, en cas que l'ennemi s'en soit saisi, et quelle garnison elles exigent pour les défendre; il faut avoir le plan des places fortes et avoir étudié leur force et leur faiblesse. On doit connaître le cours des rivières et leur différente profondeur, jusqu'où elles sont navigables, et les endroits où on les peut passer à gué, savoir quels ruisseaux sont impraticables au printemps et desséchés en été; ces connaissances doivent même s'étendre sur les marais principaux de la province. Dans le plat pays, il faut distinguer les contrées abondantes de celles qui ne le sont pas, observer les marches que l'ennemi peut faire ou qu'on ferait soi-même d'une grande ville à l'autre ou d'une rivière à l'autre, remarquer les meilleurs camps qui se trouvent


b De même, p. 31 et 33 : Wenn man grosse Fouragirungen von grüner Fourage thut, so bin ich der Meinung, dass man nicht ein gar zu weitläuftiges Terrain auf einmal fouragiren, sondern vielmehr solches auf zweimal und gleich nach einander thun müsse; auf diese Art wird eure Kette desto stärker und setzet eure Fourageurs ausser Gefahr insultiret zu werden, wohergegen, wenn das Terrain, so ihr nehmet, gar zu weitläuftig vor die Escorte ist, so wird eure Kette überall schwach, und ist mithin exponiret, von dem Feinde forciret zu werden.