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2. AU MÊME.

(Berlin, janvier 1740)



Mon cher duc,

Le Roi est à l'extrémité. On vous écrira pour nous envoyer Keck. Dites à ce médecin, je vous prie, et ordonnez-lui de ne dire la vérité de l'état du Roi qu'à la Reine et à moi. Préparez ma sœur à l'événement que nous devons attendre, et demandez-lui si elle veut voir son père, en cas qu'il fût plus mal. Si elle le veut, je commanderai des chevaux, en lui dépêchant un exprès. Pour l'amour de Dieu, ayez soin d'elle, et ne l'effrayez point. Vous pouvez juger de l'état dans lequel nous sommes. Je sais à peine ce que je vous écris. Soyez persuadé que je suis tout à vous.

3. AU MÊME.

Berlin, 7 février 1740.



Mon très-cher frère,

Keck est arrivé, dont je vous fais mes remercîments. Il a trouvé le Roi très-mal, et plus dangereusement malade qu'il ne l'avait cru. Si cela augmente, et qu'on appréhende une fin prochaine, je ne manquerai point d'en avertir ma sœur à temps. Nous sommes tous dans une si grande confusion et dans une si parfaite incertitude de ce qui doit arriver, que nous en sommes tout confus. Je vous demande pardon si ma lettre est courte et sans ordre; mais il est impossible d'être maître de soi en pareilles occasions. Soyez persuadé que je suis avec une très-parfaite tendresse,



Mon très-cher frère,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
cousin et frère,
Federic.