<145>cune difficulté;a les hasards et la religion grecque ne l'effrayent point. Je suis sûre de l'aveu du Landgrave; je l'ai sondé sur ce mariage. Il est vrai que je ne lui ai point dit dass seine Tochter sollte griechisch werden; mais j'ai lieu de croire, vu les avantages qu'il se promet de cette alliance, qu'il lui pardonnera cette démarche, qui pourra rester ignorée jusqu'après le départ. Si quelque chose peut me faire désirer de conduire ma fille dans sa nouvelle patrie, c'est la permission que V. M. me donne de la lui présenter à Potsdam et d'avoir le bonheur de vous faire ma cour; ces moments ont été et seront toujours les plus heureux de ma vie. V. M. connaît toute l'étendue des sentiments que je lui ai voués; pleine de zèle, d'attachement et du plus profond respect, je suis, Sire, etc.

16. A LA LANDGRAVE DE HESSE-DARMSTADT.

Le 13 juin 1772.



Madame ma cousine,

Je suis bien aise, madame, de m'être si bien rencontré avec vos idées sur l'établissement d'une des princesses vos filles, qu'à présent je puis regarder cette affaire comme presque terminée. Quant au choix de ces princesses qu'on pourra faire, je crois qu'on se décidera pour celle dont l'âge est le plus conforme à celui du grand-duc; et d'ailleurs, madame, cela revient au même, pourvu que vous deveniez belle-mère d'un empereur de Russie. Vous me faites grand plaisir de m'apprendre que la communion grecque ne mettra aucun obstacle à cet établissement. Mon bon prince de Zerbst était plus rétif sur ce point, et quelque prêtre que je sus gagner en ce temps fut assez complaisant pour lui persuader


a Le choix de l'Impératrice tomba sur la princesse Wilhelmine, qui, arrivée à Saint-Pétersbourg, prit le nom de Natalie-Alexiewna, le 26 août (nouveau style) 1778.