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82. DE LA MÊME.

(Baireuth) 5 juin 1740.



Sire,

Quoique j'aie déjà témoigné hier à Votre Majesté les vœux sincères que je fais pour la prospérité de son règne, mon zèle et mon attachement ne me permettent pas d'en rester là. Je prends donc la liberté de lui envoyer M. Sacetot, pour lui réitérer les sentiments de respect et de tendresse que je conserverai toute ma vie pour un si cher frère, comme aussi pour s'informer de l'état de sa santé et de celle de la Reine ma mère. J'avoue que je suis en mille inquiétudes que les terribles fatigues jointes à l'altération qu'elle aura eue ne nuisent à sa santé. Si j'ai perdu mon cher père, les assurances que V. M. me donne de m'en tenir lieu me servent d'une grande consolation, et je puis l'assurer que la tendresse filiale n'approche point de celle que j'aurai toute ma vie pour elle. Je finis en lui réitérant encore la tendresse et le profond respect avec lequel je serai à jamais, Sire, etc.