<45>étant avec tous les sentiments d'une véritable et sincère tendresse, ma très-chère sœur, etc.

Je vous prie de faire mes compliments au Margrave.

44. A LA MÊME.

Berlin, 14 décembre 1736.



Ma très-chère sœur,

Il va bientôt quatre semaines que je n'ai pas eu le plaisir de vous écrire, n'ayant point reçu de vos lettres, et ayant fait le voyage pour me rendre ici. Ehmsa m'a assuré que votre santé était bonne, hors un petit rhume de poitrine que vous aviez pris, ma très-chère sœur, et qui, à ce qu'il dit, n'est d'aucune conséquence. Nous espérons de nous en retourner bientôt d'ici, ce qui pourrait bien être vers la mi-janvier.

J'ai trouvé la Reine en fort bonne santé et très-bien disposée sur votre chapitre; le Roi est un peu incommodé, mais ce n'est d'aucune suite. Il n'est pas dans les sentiments de la Reine, et il semble que le voyage du Margrave, de Baireuth à Hambourg, sans passer par ici, lui a fort déplu, de même que les grandes civilités que vous vous efforcez de faire à l'évêque de Bamberg.b J'avais prévu que cela arriverait, et je crois être obligé par l'amitié que j'ai pour vous de vous en informer.

Ayez la bonté d'accepter la petite bagatelle que je vous envoie. Vous pourrez la placer à l'Ermitage ou à tel lieu qu'il vous plaira, pourvu que vous vouliez avoir la bonté de faire abstraction de son peu de valeur, et de me croire avec toute l'estime et la tendresse imaginable, ma très-chère sœur, etc.


a Le meilleur violon de la chapelle de Rheinsberg, après Graun et Benda.

b Voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 259 et 260.