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5. A LA PRINCESSE AMÉLIE.

Potsdam, dimanche 11 avril 1756.



Ma chère sœur,

Je reçois la lettre que vous avez eu la bonté de m'écrire de Brandebourg, et je crois comme vous, ma chère sœur, que votre contenance en carrosse a été opérée par un miracle de votre futur. Contenir un derrière pressé par des anxiétés de choux est un miracle digne du fils d'un charpentier, et je vous en félicite, quoique moins que du jour fameux, du jour admirable, du grand jour d'aujourd'hui, qui va vous unir avec la Divinité. Je tremble que votre surintendant ne compare votre entrée dans l'abbaye avec celle de votre céleste époux à Jérusalem, et qu'il n'en vienne jusqu'aux montures. J'espère que vous l'aurez stylé d'avance, et que vous lui aurez défendu toute comparaison. Si dans votre céleste gloire vous daignez vous souvenir encore de ceux que vous avez honorés de vos bontés dans ce monde, je vous supplie de jeter un regard favorable du haut de l'Empyrée sur votre fidèle vassal, qui est et sera toute sa vie,



Ma très-chère sœur,

de Votre Divinité
le très-humble serviteur, frère et vassal,
Federic.

6. A LA MÊME.

Lockwitz, 25 mars 1757.



Ma très-chère sœur,

Je vous rends mille grâces des notices que vous m'avez procurées de la maladie de notre chère mère par Eller.a Cela m'a


a Voyez ci-dessus, p. 375.