<382>En foi de quoi il en a été fait deux exemplaires semblables, que nous, les ministres plénipotentiaires de S. M. l'impératrice de toutes les Russies, autorisés pour cet effet, avons signés et scellés du cachet de nos armes.

Fait à Saint-Pétersbourg, le 12 d'octobre 1769.

(L. S.)Victor-Frédéric, comte de Solms.

(L. S.)C. N. Panin.

(L. S.)Prince A. Galizin.

15. A LA MÊME.

Le 27 septembre 1772.



Ma très-chère sœur,

Souffrez que je vous félicite de l'heureux passage que vous venez de faire en Suède, sans avoir souffert d'incommodité de la mer; nous en avons reçu aujourd'hui l'agréable nouvelle, de sorte que je ne doute point que ma lettre ne vous retrouve à Stockholm en bonne santé. J'ai été plus heureux à Pétersbourg que je ne l'aurais pu espérer du commencement. L'impératrice de Russie a appris la révolution de Suède assez patiemment; mais ce qui m'a fourni l'occasion d'adoucir les esprits, c'est la rupture du congrès de Fokschani.a Il faut donc, ma chère sœur, employer le bénéfice du temps que la fortune vous accorde à tâcher d'apaiser de plus en plus les esprits en Russie. Une fausse démarche pourrait tout perdre. Si l'Impératrice peut soupçonner le moins du monde que le roi de Suède médite de l'attaquer, tout est perdu. Ne vous fiez pas sur vos Suédois; je sais qu'on murmure dans l'obscurité, qu'il y a nombre de mécontents, et que, à la première levée de boucliers d'une puissance voisine, tous les malheurs que je vous ai prédits vous accableraient. Vous ne pouvez compter en Suède que sur ceux qui ont travaillé à la révolution; le reste sont de faux frères qui n'attendent que le moment


a Voyez t. VI, p. 54.