<322>dours. Ne pouvant pas prouver mon zèle pour l'Etat et pour vous dans les choses essentielles, comme l'ont fait mes frères, permettez que je le fasse pour vos plaisirs en vous offrant des bagatelles dont veuille le ciel que vous jouissiez bientôt!c

347. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Rodewitz) 12 octobre 1758.



Ma très-chère sœur,

Daignez recevoir avec bonté les vers que je vous envoie.d Je suis si plein de vous, de vos dangers et de ma reconnaissance, que, éveillé comme en rêve, en prose comme en poésie, votre image règne également dans mon esprit, et fixe toutes mes pensées. Veuille le ciel exaucer les vœux que je lui adresse tous les jours pour votre convalescence! Cotheniusa est en chemin; je le diviniserai, s'il sauve la personne du monde qui me tient le plus à cœur, que je respecte et vénère, et dont je suis jusqu'au moment que je rendrai mon corps aux éléments,b ma très-chère sœur, etc.


c Le corps de la lettre et le post- scriptum sont l'un et l'autre de la main d'un secrétaire et signés par la Margrave.

d Voyez t. XIII, p. 188-194.

a Voyez ci-dessus, p. 201.

b Voltaire dit dans son Micromégas : « Quand il faut rendre son corps aux éléments .... » Voyez ses Œuvres, édit. Beuchot, t. XXXIII, p. 173. Voyez aussi t. VI, p. 243, art. I, et t. X, p. 235 de notre édition.