<315>troupes de Bohême. Les Français se lassent, les Russes se méfient, et les Autrichiens perdent courage. Avec cela, ma chère sœur, il n'y a qu'à tenir bon, et la bonne cause triomphera; j'espère qu'alors on trouvera remède à tout, et qu'une bienheureuse paix me procurera le bonheur de vous voir, de vous entendre et de vous embrasser. Le siége d'Olmütz durera à peu près jusqu'au 20 de ce mois.

339. A LA MÊME.

Quartier général de Königingrätz,
15 juillet 1758.

.... Je vous demande mille pardons de ne vous avoir pas écrit moi- même. Je vous jure que je n'en ai pas le temps. Voilà mon pauvre frère de Prusse mort. Vous pouvez juger quelle peine cela me fait.

340. A LA MÊME.

Près de Königingrätz, 20 juillet 1758.



Ma très-chère sœur,

Je profite d'un petit moment de loisir pour vous renouveler les assurances de ma plus tendre amitié. Vous saurez sans doute le malheur qui vient de m'enlever mon frère de Prusse. Vous pouvez juger de mon affliction et de ma douleur. Il a eu, à la vérité, l'année dernière, de très-mauvais procédés envers moi; mais c'était plutôt à l'instigation de méchantes gens que de lui-même. Cependant il n'est plus, et nous le perdons pour toujours. O vous, la plus chère de ma famille! vous qui me tenez le plus à cœur