<200>tête et pour voir si, à l'âge de cinquante-six ans, on ne pourra pas le rendre, sinon plus raisonnable, du moins moins fripon.

Notre nouvel opérab a réussi au mieux; Carestini, sur le théâtre, est bien supérieur à ce qu'il est dans une chambre; il ne manquait à son triomphe que votre suffrage.

Je vous prie, ma chère sœur, de vous ressouvenir quelquefois du vieux frère, et d'être persuadée de la tendresse infinie avec laquelle je suis, ma très-chère sœur, etc.

La Pannwitzc se marie avec M. de Voss qui a été envoyé en Pologne, ce qui donne lieu à toutes sortes de mouvements à la cour, dont vous pourrez facilement vous faire la représentation.

229. A LA MÊME.

Le 2 février (1751).



Ma très-chère sœur,

Je suis bien fâché qu'on vous donne de fausses alarmes sur mon sujet. J'ai eu cet hiver quelques légères indispositions; mais je suis cependant fort content de m'en être encore mieux tiré que l'année passée. L'affaire de Voltaire n'est pas encore finie. Je crois qu'il s'en tirera par une gambade; il n'en aura pas moins d'esprit, mais son caractère en sera plus méprisé que jamais. Je le verrai quand tout sera fini; mais, à la longue, j'aime mieux


b Mithridate, musique de Graun, paroles de Villati, d'après Racine.

c Cette demoiselle, dame d'atour de la Reine-mère depuis 1746, et fille du général-major Wolf-Adolphe de Pannwitz, mort le 30 avril 1750, était depuis longtemps l'objet d'attentions particulières de la part du prince Guillaume. (Voyez l'ouvrage de M. de Hahnke, Elisabeth Christine, p. 105.) Née à Berlin le 11 mars 1729, elle épousa, le 18 mars 1751, le conseiller intime de justice Jean-Ernest de Voss, ancien envoyé extraordinaire de Prusse à la cour de Dresde. Devenue veuve le 26 mai 1793, elle fut nommée, la même année, grande gouvernante de la Princesse royale (la reine Louise). La comtesse de Voss mourut à Berlin le 31 décembre 1814.