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13. A LA MÊME.

Münchberg, 2 juillet 1734.



Ma très-chère sœur,

Je suis au désespoir de ne pouvoir satisfaire mon impatience et mon devoir, qui serait de me venir jeter à vos pieds dès que je le pourrais; mais, ma très-chère sœur, j'espère que vous m'excuserez quand je vous dirai que cela ne dépend absolument point de moi, et quoique je le souhaiterais plus que tout au monde, nous autres princes sommes obligés d'attendre ici nos généraux, car nous n'oserions aller sans eux; et comme ils ont cassé une roue à Gera, et que nous n'avons rien entendu parler deux, nous sommes obligés d'attendre absolument ici sur eux. Jugez dans quel chagrin je dois être, et quelle tristesse n'est pas la mienne! Nous avons encore un ordre exprès de ne passer ni par Baireuth, ni par Ansbach; ainsi ayez la grâce de faire que l'on ne me tourmente pas sur des choses qui ne dépendent pas de moi. Me voilà donc encore entre la crainte et l'espérance de vous faire ma cour, et je crois que cela se pourra à Berneck, pourvu que vous fassiez que nous trouvions un chemin qui évite Baireuth, et qui aille de Berneck à côté, car sans cela je n'oserais prendre ce chemin. Le porteur, qui est le capitaine Knobelsdorff,a pourra vous informer de toutes les particularités. Voilà où j'en suis à présent, et au lieu d'avoir à m'attendre à des agréments du Roi, je n'en ai que du chagrin. Mais ce qui m'est plus sensible que tout, c'est que vous êtes malade. Dieu, dans sa grâce, veuille vous seconder et vous rendre la précieuse santé que je vous souhaite! Je crois que je mourrai de plaisir quand je pourrai me jeter à vos pieds. Adieu donc, mon aimable et chère sœur; je remets jusqu'alors la réitération de mon parfait respect et de la tendresse la plus vive, avec laquelle je serai jusqu'au tombeau, ma très-chère sœur, etc.


a Voyez t. VII, p. 37 et suivantes.