<127>s'est déjà fait au sujet de la jeune fille de ce général,a par la même raison. Il est vrai que j'en serais inconsolable, si cette malheureuse affaire occasionnait une brouillerie et disharmonie entre nous, liés si étroitement de sang et de cœur.b Mais vous prendrez en considération, s'il vous plaît, qu'il me sera impossible de donner les mains à ces mariages étrangers des filles de Marwitz. C'est pourquoi je vous prie de déclarer en mon nom à cette personne qu'elle ne doit absolument pas penser à ce mariage, qui l'exposera à ma disgrâce et à l'exécration de son digne père. En tout cas, vous me ferez plaisir de renvoyer cette dame ici, où j'aurai moi-même soin de son établissement. Je suis avec une très-tendre amitié, madame ma très-chère sœur, etc.c

144. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Ermitage, 9 avril 1744.



Mon très-cher frère,

L'estafette que vous m'avez dépêchée est arrivée hier au soir ici. Je vois par votre lettre que le général Marwitz vous a informé du mariage que je méditais pour sa fille aînée. Je suis surprise, mon très-cher frère, que vous vouliez me rappeler à présent les volontés du feu roi. Je n'ai point manqué à la parole que je lui avais donnée touchant les Marwitz; elles ne se sont point mariées de son vivant; mais la mort du Roi m'a dégagée de toutes les promesses que je lui avais faites pendant sa vie; ainsi vous ne pouvez rien m'imputer là-dessus.a Vous ne m'avez jamais écrit


a Mademoiselle Caroline de Marwitz avait épousé le comte de Schönbourg, grand écuyer de la Margrave. Voyez les Mémoires, t. II, p. 228.

b Voyez t. XXVI, p. 216, no 52.

c De la main d'un secrétaire.

a La Margrave dit dans ses Mémoires, t. II, p. 4, année 1732 : « Le Roi m'accorda cette faveur (la permission d'emmener mademoiselle de Marwitz à Baireuth), à condition que je lui engageasse ma parole d'honneur de ne point marier cette fille hors de ses États; en quoi je le satisfis. »