403. AU MÊME.

Le 27 janvier 1786.



Mon très-cher frère,

J'ai été fort fâché d'apprendre que vous avez été incommodé derechef de ces vilaines coliques hémorroïdales; mais j'espère, mon cher frère, que vous jouirez au moins d'un long intervalle de santé, pour que la nature ait le temps de reprendre ses forces. <523>Nous aurons aujourd'hui le duc de Weimar ici;595-a il s'en retourne chez lui, et j'avoue qu'il est bien supérieur à son père, à son grand-père, ainsi qu'à son bisaïeul; pour trouver un homme comme il faut dans sa famille, il faut remonter jusqu'au fameux Bernard de Weimar.595-b Dans ce moment, je reçois des raisins de Hongrie, arrivés ici assez bien conditionnés. Je vous prie, mon cher frère, d'accepter les ci-joints, en vous assurant du tendre attachement et de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.


595-a Charles-Auguste, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, naquit à Weimar le 3 septembre 1757. Il succéda, le 28 mai 1758, à son père Ernest-Auguste-Constantin, sous la tutelle de sa mère, qui lui remit le gouvernement le 3 septembre 1775. Il épousa, le 6 octobre 1775, la princesse Louise de Hesse-Darmstadt, et mourut, le 14 juin 1828, à Graditz, près de Torgau, en retournant de Berlin chez lui. La duchesse Amélie sa mère était fille de la duchesse Charlotte de Brunswic, sœur de Frédéric. Celui-ci conféra à son petit-neveu l'ordre de l'Aigle noir le 19 janvier 1786. Déjà le 3 décembre 1762, à Weimar, et au mois de juin 1771, à Brunswic, Frédéric lui avait donné les éloges les plus flatteurs. Voyez les Historische und politische Denkwürdigkeiten des Grafen von Goertz. Stuttgart, 1827, t. I, p. 8.

595-b Voyez t. I, p. 52.