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34. AU MÊME.

(Janvier 1768.)



Mon cher frère,

Je ne vous souhaite que de la santé. Tout le monde est persuadé de votre bonne volonté et de votre noble ambition, dont vous avez donné tant de marques pendant la guerre. Il ne vous manque, mon cher frère, qu'un corps plus robuste, ce que vous ne sauriez vous donner, et ce que la nature donne ou refuse aux hommes selon son caprice. Je suis bien aise que vous approuviez le faible monument que j'ai élevé à notre pauvre neveu,a et je puis vous assurer que je n'ai dit sur son sujet que la vérité toute simple et toute pure. Je souhaite que ce soit le dernier de mes parents dont j'aie à déplorer la perte (j'en excepte le beau-pèreb et le margrave Henri,b car je ne les compte pas de la famille), et je vous prie de me croire avec la plus tendre estime, etc.

35. AU MÊME.

Potsdam, 15 septembre 1768.



Mon très-cher frère,

Votre lettre du 4 de ce mois m'a été rendue ici, à mon retour de Silésie, et son contenu m'a fait un plaisir infini. Je suis charmé d'apprendre que vous vous portez bien, et que la santé de la princesse votre chère épouse se raffermit de jour en jour par les eaux qu'elle prend à Spa. Mais ce qui a mis le comble à ma joie, c'est l'espérance que vous me donnez, mon très-cher frère, de pouvoir m'annoncer dans quelques mois d'ici que nos vœux vont


a Voyez t. VII, p. 43-56.

b Voyez t. V, p. 73 et 227; t. VI, p. 251; t. IX, p. 43; et, dans le volume suivant, la lettre du margrave Charles à Frédéric, du 31 janvier 1753.