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417. AU MÊME.

(Sans-Souci, 28 juin 1786.)



Mon très-cher frère,

Vous voulez savoir de mes nouvelles, mon cher frère? Je vous dirai que les médecins précédents m'ont endiablé avec de l'assa fœtida, et que celui-cia me leurre d'une herbe qu'on nomme dent-de-lion.b Ses effets ne se feront remarquer que dans un mois. Il faut donc avoir patience, et, dépourvu comme je le suis du don de la foi, je n'ai qu'une faible confiance dans ce remède. Souffrez que je vous embrasse et vous assure de toute la tendresse et la considération avec laquelle je suis, etc.c

418. AU MÊME.

Ce 4.



Mon cher frère,

Vous me remerciez pour Bendad comme pourrait faire un amant à qui on a fait ravoir sa maîtresse. Cela n'en vaut pas la peine, et quand vous aurez envie de l'avoir, vous n'avez qu'à me l'écrire, Benda et tout ce que j'ai étant fort à votre service, de même que celui qui a l'honneur de se dire, etc.


a Zimmermann, qui arriva à Sans-Souci le 24 juin 1786. Voyez t. XXV, p. 433 et 434. Voyez aussi C.-G. Selle, Krankheitsgeschichte König Friedrich's des Zweiten, p. 46.

b Voyez über Friedrich den Grossen und meine Unterredungen mit Ihm kurz vor seinem Tode. Von dem Ritter von Zimmermann. Leipzig, 1788, petit in-8, p. 00 et 51.

c L'autographe de cette lettre, probablement la dernière de Frédéric à son frère, est d'une écriture fort tremblée.

d François Benda, violon et membre de la chapelle de Frédéric dès les temps de Rheinsberg, remplit depuis 1771 les fonctions de maître de concerts (Concertmeister). Il était né à Benatek, en Bohême, le 25 novembre 1709, et mourut à Potsdam le 7 mars 1786. Élevé dans la religion catholique, il se convertit au protestantisme.