<505>du champ de bataille où Charles le Téméraire fut défait par les Suisses.a Pour moi, dont la vue baisse considérablement,b je ne regrette pas de ne point me trouver dans des contrées célèbres où je ne verrais pas grand' chose. Je regrette encore moins de ne pas revoir le roi de Suède; il passe par Brême et Wismar pour s'en retourner à Stockholm. Les Français ont dit de lui que le comte Hagac avait perdu la réputation que le prince royal de Suède y avait la première fois acquise. Ma bonne sœur de Brunswic est retournée chez elle, et est arrivée en bonne santé à Antoinettenruh. Je pars dans une douzaine de jours pour la Silésie, d'où, mon cher frère, je n'aurai guère le temps de vous écrire. Vous aurez reçu ma lettre huit jours plus tard que le papier dont vous m'annoncez qu'il vous est parvenu; il vous éclaircira, mon cher frère, de tout. Je vous embrasse mille fois, en faisant des vœux pour votre conservation, étant, etc.

383. AU MÊME.

Neisse, 21 août 1784.

Il dépendra de vous d'aller à Paris comme on vous y invite; mais d'ailleurs, mon cher frère, vous pouvez compter que les Français ne se retourneront pas facilement, à moins que l'Empereur ne les pousse à bout.

La diète de Pologne va commencer; mais l'Impératrice, depuis la mort du favori Lanskoi, est devenue si mélancolique et triste, quelle ne voit presque personne. Il n'y a que le comte d'Orloff, qui est auprès d'elle, dont le crédit balance celui de Potemkin. Tout cela fait stagnation dans les affaires; mais jusqu'ici il n'y a pas apparence que cela puisse opérer quelque changement de système.


a Grandson et Morat, le 3 mars et le 22 juin 1476.

b Voyez t. XXV, p. 627.

c L. c., p. 393.