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378. AU MÊME.

Le 8 février 1784.



Mon très-cher frère,

C'est le cœur navré de douleur que je vous écris aujourd'hui. Je viens d'apprendre la mort de notre pauvre et malheureuse sœur d'Ansbach.c Cela en revient, mon cher frère, à ce que je vous mandais dernièrement, que ce qui reste de notre famille branle au manche. J'ai toujours médité d'aller à Ansbach voir encore une fois ma pauvre sœur; je n'en ai jamais pu trouver le moment. C'était une bien bonne et honnête personne, dont le cœur était la probité même. Je vous avoue, mon cher frère, que cela m'afflige si fort, que je remettrai à un autre jour à vous répondre, étant, etc.

379. AU MÊME.

Ce 24 (1784).

.... Cette grande pantocratrice, pour effacer entièrement l'abaissement de liaisons avec des princes d'Allemagne, vient aussi de prohiber tout le commerce prussien par un gracieux impôt de cinquante pour cent qu'elle a mis sur nos marchandises. J'ai le cœur pénétré de reconnaissance de toutes les faveurs distinguées que je reçois de la pantocratrice, et je vois que je serai réduit à chercher fortune ailleurs. Vous voyez, mon cher frère, avec quelle adresse elle sait se défaire de ses anciens adorateurs, que sa douceur, sa politesse et ses bonnes manières doivent la rendre toute divine aux yeux de ses ennemis mêmes. Je n'en dirai pas davantage sur ce sujet; je sens mon humiliation, et conviens qu'un brin d'herbe ne doit pas se plaindre si une branche de chêne tombe dessus et l'écrase. Je souhaite, mon cher frère, que


c La margrave douairière Frédérique, morte le 4 février.