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326. AU MÊME.

Camp devant Jaromircz, 12 août 1778.



Mon très-cher frère,

Mes nouvelles d'aujourd'hui, qui se confirment de divers côtés, sont que l'armée de l'Empereur a renvoyé ses équipages, que tous les paysans ont reçu ordre de se retirer vers Czaslau. Il y a donc toute apparence que la crainte que vous leur inspirez, mon cher frère, sur leurs derrières, pourra les obliger à décamper; car toutes les nouvelles disent qu'ils se font préparer un camp à Czaslau. Si tout cela arrive, je les suivrai jusqu'où je le pourrai, pour les vivres et le pain, pour engager une affaire d'arrière-garde, pour peu que cela fût possible. J'ai cru en tout cas devoir vous mettre au fait de ce que je pourrais faire, si cela arrive, pour que vous puissiez également prendre vos mesures en conséquence; alors nous trouverons de quoi vivre, et, d'une manière ou de l'autre, nous pourrons porter préjudice à nos ennemis, sans compter ce qu'opérera la diversion des Russes. Je suis, etc.

327. DU PRINCE HENRI.

Camp de Niemes, 15 août 1778.



Mon très-cher frère,

Je souhaite de tout mon cœur, mon très-cher frère, que la nouvelle que vous daignez me donner par votre lettre du 12 se confirme; mais, pour parler franchement, j'en doute. Les deux armées ennemies ont une position trop avantageuse, et je ne vois pas ce qui pourrait les obliger à la quitter. Elles sont à proximité de s'entre-secourir. L'Iser a des bords escarpés, l'Elbe est fortifiée, et Loudon travaille, à ce qu'on me dit, à faire des ouvrages de défense. Si je pouvais leur donner des jalousies sur