<428>bourg,a auquel conviendrait le commandement de l'armée, en lui adjoignant Möllendorff, avec des instructions que vous lui donneriez comme si elles étaient de moi. Les Saxons ne sont que des auxiliaires, et leurs généraux ne peuvent prétendre au commandement de mon armée, le triple plus forte que la leur, et dont je dirige et paye toutes les opérations. Il se peut que les Saxons se flattent que nos négociations réussissent, et que cela cause leur relâchement; ils seront toutefois bientôt détrompés par la communication que nous leur faisons des propositions peu convenables des Autrichiens. Il est vrai que Cobenzl attend encore un courrier, mais je ne m'attends à rien de bon de la part de la cour de Vienne; elle n'a négocié qu'en intention de gagner du temps pour rassembler toutes ses troupes, amasser ses magasins, et fortifier ses positions. Cobenzl n'a point été instruit de ses véritables desseins; il a été trompé le premier, et à présent encore qu'on négocie, voilà les troupes de Flandre qui marchent pour la Bavière, et des insurgents hongrois qui arrivent en Moravie. Tout cela, certainement, ne dénote aucune envie de faire la paix, mais bien de soutenir à toute outrance les usurpations faites en Bavière. Selon mon calcul, mon cher frère, nous en avons encore pour dix jours de négociations, avant que tout soit rompu. Je suis, etc.

313. AU MÊME.

Le 17 juin 1778.



Mon cher frère,

Je suis bien fâché que vous voyiez tout en noir, et que vous vous représentiez un avenir funeste, quand je ne vois, de mon côté, que de ces sortes d'incertitudes qui précèdent tous les grands événements. Il n'y a point de gloire, mon cher frère, qu'à surmonter de grandes difficultés; dans le monde, on ne tient aucun


a Voyez t. V, p. 209, et t. VI, p. 175.