<425>hommes. C'est autant de gagné pour nous. A présent nous pourrons déchiffrer à notre aise les mesures que les ennemis se proposeront de prendre, et nous serons toujours sûrs d'avoir le temps d'arranger nos affaires avant l'ouverture de la campagne. Voici des bulletins de France et des lettres de Hanovre. Ce que le bulletier dit de Mercya est très-vrai; les Autrichiens ont vu nettement échouer leurs négociations à Versailles; le prince Kaunitz en est piqué au vif. Je suis, etc.

310. AU MÊME.

(Schönwalde) 29 avril 1778.



Mon très-cher frère,

J'ai été voir hier mes bons alliés de la Marche, qui sont arrivés en bonne santé; demain arrivent mes alliés prussiens, et avec leur secours nous serons en force. Je n'ai rien à vous dire, mon cher frère, de la négociation de paix, qui semble oubliée et languissante; pour moi, qui n'ai pas autant de foi qu'un grain de moutarde,b je crois aussi peu à cette négociation qu'au miracle des sept pains.b Mais cela sert à gagner du temps, et voilà probablement à quoi cela pourra mener. Vous ferez fort bien, mon cher frère, d'envoyer des troupes à Cottbus; mais il faut calculer avec la chambre de la Nouvelle-Marche quel nombre vous y pourrez placer ....


a Le comte de Mercy, ambassadeur de l'empereur Joseph II à la cour de France.

b Évangile selon saint Matthieu, chap. XVII, v. 20, et chap. XV, v. 34-38.