<423>jusqu'à Jaromircz, dès que je vous saurai sur les frontières de la Bohême, pour fixer sur moi l'attention de l'ennemi. De plus, un corps se trouve encore du côté d'Éger, de sorte que l'armée de Bohême est partagée en trois parties. Si vous dépostez ce premier corps de Teplitz, l'Empereur sera bien obligé de couvrir Prague et ses magasins; et supposé même qu'il voulût pénétrer avec un petit corps en Lusace, vous pourriez l'en chasser avec un détachement, car il ne saurait abandonner les frontières de la Silésie sans courir risque qu'on ruinât tous ses magasins. Pour ce qui regarde la guerre, elle est, mon cher frère, autant que déclarée; je me tue de vous le dire, il n'y a pas moyen de reculer, à moins de perdre son honneur, et cette réponse que l'on attend encore ne sera certainement pas satisfaisante. Comptez donc, je vous prie, sur la guerre, et mettez de côté toutes ces idées de pacification, qui sont impraticables à présent. Le comte Finck est instruit de tout; il vous donnera, mon cher frère, avant la déclaration formelle de la guerre, le temps qu'il vous faudra pour gagner les devants en Saxe. Voilà, foi d'honneur, tout ce que je puis vous dire, car le 22 ou le 24 nous entrerons en action. Je suis, etc.

308. AU MÊME.

( Schönwalde) ce 25 (avril 1778).



Mon très-cher frère,

Je reviens des frontières de Bohême, où j'ai été pour voir par moi-même de quoi il est question. Je crois, mon cher frère, que nos ennemis se tiendront tranquilles jusqu'à l'éclaircissement de la nouvelle négociation. J'en sais les points, qui ne me paraissent en aucune manière acceptables. Cela n'empêchera pas que je profite de cette occasion pour gagner le mois de juin, qui nous est si nécessaire. J'ai encore donné des ordres aujourd'hui pour ce magasin de Dresde, et j'espère qu'on ne m'importunera plus sur ce point. Voici mes nouvelles de différents endroits. Les