<382>La pauvre Princesse de Prussea est plongée dans la plus amère douleur, et comme elle était hors d'état de parler à son frère, j'ai été obligé de m'acquitter moi-même de cette commission.

266. AU MÊME.

Potsdam, 18 mai 1776.

Je vois, mon cher frère, que vous parvenez à exécuter tout ce que vous voulez, et que tout vous réussit à souhait. J'admire votre dextérité et les peines que vous voulez bien vous donner pour nos affaires. Que le ciel répande sur vous toutes les bénédictions que je vous souhaite; car cette confiance que l'Impératrice a prise en vous à si juste titre est le lien le plus sûr de l'union des Russes et des Prussiens. S'il arrivait aussi que par la suite quelqu'un que je ne nomme pas fît quelque sottise, vous seriez toujours en état de raccommoder les choses. Quant au reste, cette négociation est en si bonnes mains, que je ne vous dis pas le mot sur ce sujet. Dès que j'aurai réponse de Montbelliard, je vous la ferai parvenir par courrier, et je prépare tout ici pour votre heureux retour, étant, etc.

267. AU MÊME.

Graudenz, 7 juin 1776.



Mon très-cher frère,

Me voici rapproché de vous, mon très-cher frère, de cinquante milles d'Allemagne, et cependant il reste encore un espace immense qui nous sépare. Je viens de recevoir votre chère lettre, et je plains bien la situation du pauvre comte Panin; il est vrai


a Voyez t. VI, p. 25.