<282>très-réels. Nous avons ici madame de Pannwitz et mademoiselle de Knesebeck.a J'ai entendu chanter mes nièces, qui s'en acquittent fort joliment.b Il leur faut un bal; je suis bien embarrassé pour l'arranger. Nous manquons de dames; il faudra peut-être faire mettre dans les Intelligencesc que quiconque a envie de danser vienne à telle heure se rendre au lieu marqué. On dit Brühl fort mal; il a l'hydropisie, et l'on prétend que ce M. de Goltzd qui est à Berlin pourrait bien lui succéder, ce, je crois, de quoi vous et moi nous nous soucions le moins. Ne doutez pas, mon cher frère, des sentiments de la parfaite estime et de la tendresse avec lesquels je suis, etc.

163. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 10 septembre 1763.



Mon très-cher frère,

Privé depuis longtemps du bonheur de vous faire ma cour en personne, je me serais du moins donné la satisfaction de vous écrire plus souvent; mais la stérilité des matières dans un endroit écarté comme celui-ci, jointe à quelques incommodités, lesquelles ne m'ont point, à la vérité, empêché de sortir, mais elles influent trop sur mon humeur, ces raisons, dis-je, seront suffisantes pour vous prouver que la discrétion seule m'a retenu de vous adresser mes lettres, par l'appréhension que j'avais qu'elles ne vous seraient pas agréables. Je voudrais beaucoup que les sujets sur lesquels j'ai à vous entretenir le pussent être. Le premier, à ce que j'augure, sera sur un faiseur de projets; j'en juge ainsi parce que celui qui m'écrit la lettre ci-jointe de Genève, en m'adressant pour vous le paquet que j'ai l'honneur de vous re-


a Voyez t. XIII, p. 130.

b Voyez t. XXIV, p. 92.

c Feuille d'annonces de Berlin, intitulée Intelligenzblatt.

d Voyez t. XXIV, p. 46.