<279>qui en arrivera. Le vieux baron ressuscitéb a fait un pèlerinage ici. Nous avons entendu hier dans la chapelle le beau Te Deum de Graun;c il y avait beaucoup de monde. J'ai encore des comptes à revoir et à rectifier; cela dure depuis quatre grands mois. Je vous avoue que ce n'est pas un amusement pour lequel je me sente la moindre prédilection; mais il faut en passer par là pour éviter un embrouillement total dans les finances. Il faut encore pourvoir la ville de Berlin de bois pour cet hiver. Enfin j'espère de finir tout cela vers le 19 de ce mois, et après je fais bien des vœux de ne plus revoir de comptes que l'année prochaine. Portez-vous bien, amusez-vous, mon cher frère, et comptez sur la tendresse avec laquelle je suis, etc.

160. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 20 juillet 1763.



Mon très-cher frère,

C'est une grâce que vous me faites d'avoir la bonté de choisir le sujet des plafonds que vous daignez me donner, et pour laquelle vous voudrez agréer les sentiments de ma reconnaissance. Je n'abuserai pas de votre indulgence, mon très-cher frère, et j'espère dans peu vous envoyer les mémoires que vous avez ordonné d'avoir; dans cinq ou six jours j'aurai fini de prendre les eaux, et je ne tarderai pas à vous obéir. Ma sœur Amélie revient de loin, si elle se rétablit. On m'a écrit que sa maladie était plus dangereuse qu'on ne l'a cru ici; ses poumons sont attaqués, mais les médecins de là-bas lui donnent de grandes espérances; l'intérêt que vous prenez à elle doit lui rendre la vie plus chère.


b Le baron de Pöllnitz. Voyez t. XX, p. V et VI, et 83-119.

c Voyez J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. II, p. 346 et 347; et Karl Friedrich Christian Fasch von Karl Friedrich Zelter, Berlin, 1801, in-4, p. 49. Frédéric parle aussi de musique d'église dans notre t. XXIV, p. 224.