<269>entièrement sur l'ancien taux. J'ai pris ici une infinité d'arrangements avantageux aux provinces, de sorte que j'espère dans deux années qu'il ne paraîtra plus la moindre trace de la guerre. Le pays se repeuplera d'abord de soixante-quatre mille hommes, sans compter les goujats et valets d'armée, et j'ai tant de magasins de reste, qu'il y a quantité de blé destiné pour les semailles, et d'autre pour abaisser les prix exorbitants. Je ne vous marque ceci que vaguement; mais tout est déjà réglé et distribué.

Pour moi, mon cher frère, je n'ai personnellement aucun regret que la paix s'est faite comme vous le savez. Si l'État avait acquis quelque province de plus, ç'aurait été un bien sans doute; mais comme cela n'a pas dépendu de moi, mais de la fortune, cette idée ne trouble en aucune manière ma tranquillité. Si je répare bien les malheurs de la guerre, j'aurai été bon à quelque chose, et c'est où se borne mon ambition. Conservez-moi votre précieuse amitié, et soyez persuadé de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

147. AU MÊME.

(Dahlen) 24 février 1763.



Mon cher frère,

Je pense bien comme vous sur la conduite du roi de Pologne; à peine nos troupes ont-elles quitté les villes, que les commissaires saxons y sont entrés avec des assignations et des ordres de payer.a Cette conduite inhumaine est certainement avantageuse pour nous, car la misère de ces peuples en obligera beaucoup à se réfugier ailleurs. D'ailleurs, la conduite du roi de Pologne est si bizarre, qu'il se brouille aussi mal à propos que possible avec la cour de Russie.a Tout ce qui est un mal pour lui devient en ce moment un bien pour nous. Nous avons des nouvelles de


a Voyez t. XIX, p. 427 et 428.

a Allusion aux démêlés relatifs au duc de Courlande, dont il a été fait mention t. IV, p. 257, t. V, p. 256, t. XVIII, p. 250, et t. XXIV, p. 49.