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143. AU MÊME.

Leipzig, 2 février 1763.



Mon cher frère,

Je croirais vous manquer, si je ne vous donnais pas le premier la bonne nouvelle que la paix est faite. Nous sommes d'accord sur tout, on signera le traité la semaine prochaine, et ainsi se terminera cette cruelle guerre, qui a tant coûté de sang, de soucis et de pertes. Vous connaissez trop ma façon de penser pour croire que j'aie signé ma honte ou quelque chose de préjudiciable aux avantages de la postérité. Je crois que nous avons fait la meilleure paix que possible dans les circonstances où nous nous trouvons. Cela fait, je renverrai incessamment les régiments de la Westphalie, du Rhin et de la Prusse; mais ceux de la Marche et de la Poméranie seront obligés d'attendre ici jusqu'à ce que les rivières soient ouvertes, et que l'on puisse procéder aux transports des magasins, de sorte que je donne encore tout le mois de mars avant l'entier retour des troupes. Je me presse de vous rendre tout ceci à la chaude, persuadé de la part que vous y prenez, en vous assurant de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

144. AU MÊME.

(Leipzig) 9 février 1763.



Mon cher frère,

Nous sommes, comme je vous l'ai mandé, d'accord avec nos ennemis sur toutes les conditions de la paix. Pour moi, je souhaiterais que, au lieu de préliminaires, on signât d'abord le traité. Cela a exigé l'envoi d'un courrier qui reviendra le 13 ou le 14, de sorte que vous pouvez compter que, ce jour, les préliminaires sûrement et peut-être le traité définitif sera signé. Les conditions sont une restitution in integrum, de toute part, sur le pied où