<229>en Poméranie; je calcule qu'il pourra me joindre le 20 de ce mois à peu près, et ce sera alors que je tâcherai de redresser ce désastre et de remettre en ordre ici tout ce qui s'est dérangé par là. Vous aviserez par là vous-même que, par cet empêchement inattendu, je ne saurais être aussitôt en Saxe que je l'avais médité et que je vous l'avais marqué. Je vous renouvelle les assurances de la considération et de l'amitié parfaite avec laquelle je suis, etc.

98. AU MÊME.

Gross-Nossen, 5 octobre 1761.



Mon cher frère,

Vous aurez appris le malheur qui m'est arrivé à Schweidnitz. Cela est inconcevable quand on connaît la place; l'ennemi y a mis presque toute son infanterie; il doit y avoir fait une grande perte. Zastrow et la garnison doivent avoir fait en très-braves gens; mais Loudon s'est servi d'hommes comme de fascines pour se frayer le passage. Cela est bien dur pour moi, sans que j'entre dans les raisons que j'ai de redresser un malheur dont je crois que vous comprendrez et les conséquences, et les suites; ainsi je ne vous en dis rien. C'est une besogne très-difficile; mais tel est mon sort dans cette guerre, d'avoir les plus grandes difficultés à vaincre. Je crois que Platen aura été le 29 ou le 30 à Colberg, et, selon ce qu'écrit le prince de Bevern, Romanzoff se préparait à son départ. Platen sera obligé de revenir ici aussi vile qu'il en est parti; vous en comprendrez la raison. Je vous prie de faire ce que vous pourrez pour que vos nouveaux bataillons prennent forme; je suis ici occupé de tant de choses, et encore si embarrassé d'objets pressants, qu'il m'est impossible de pourvoir à rien avant d'avoir les bras plus libres que je ne les ai. Je vous prie de suppléer à tout ce qu'il faut en mon absence. Si je me remets sur pied, après ce qui m'est arrivé, et que les affaires se