<223>sonniers dans les bois, et même derrière nos lignes, qui, nous ayant crus Autrichiens, y étaient restés paisiblement. Le duc d'Aremberg, le général Walther, qui commande l'artillerie, Buccow et Ried sont morts de leurs blessures. Outre Daun, les Autrichiens ont encore huit généraux de blessés. Cette aventure ne leur serait pas arrivée, s'ils avaient eu du terrain pour se mettre au large; mais se trouvant entamés par devant et par derrière, ce fut force à eux de tenir bon. Je ne veux point vous ennuyer par un récit des détails que la voix publique pourra vous apprendre. Je suis, etc.

Ma contusion n'a pas été dangereuse; ma pelisse et mon habit doublé de velours m'ont probablement sauvé la vie.a J'ai cependant eu deux pages et trois chevaux de blessés; presque personne de mes officiers aides de camp n'est échappé sans quelques marques. Le brave Anhalta des grenadiers est tué.b

93. AU MÊME.

Neustadt (près de Meissen), 23 novembre 1760.

.... Je crois, mon cher frère, que j'ai rencontré juste sur ce que j'ai auguré de notre situation. Enfin, le prince Ferdinand va s'évertuer de son côté; il commence à comprendre qu'il ne doit plus souffrir les Français à Göttingue. Cela est tard, mais pourvu que la fortune le seconde, il faut espérer que ses opérations pourront produire de grandes suites. Vous me demandez des nouvelles de ma santé; ma pelisse m'a sauvé la vie, dont je lui ai peu d'obligation. J'ai eu pendant huit jours des douleurs à la poitrine, qui se sont passées entièrement, et il semble que le ciel


a Voyez t. V, p. 104, et t. XIX, p. 229 et 230.

a Guillaume comte d'Anhalt, lieutenant-colonel, né le 15 mars 1727 à Kleckewitz, dans le duché d'Anhalt-Dessau.

b De la main du Roi.