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62. AU MÊME.

Schweidnitz, 9 novembre 1758.

.... Voilà de meilleures nouvelles du cher Ferdinand. Je me flatte à présent que nous n'avons rien à craindre pour lui. Voilà cinq jours que je n'ai pas eu une heure de repos. Je suis si fatigué, que je vous fais mille excuses de ne vous en pas dire davantage. Vous priant de me croire avec les sentiments de la plus parfaite tendresse, mon cher frère, etc.

63. AU MÊME.

Cottbus, 12 (décembre 1758).



Mon cher frère,

J'ai vu nos deux neveux à Torgau,a et je dois vous dire que j'ai trouvé l'aîné fort changé à son avantage, et le cadet charmant.

Je ne vous parle ni des chemins, ni des chevaux, mais certes cette traite ne fait pas un voyage de plaisir. J'ai oublié de vous dire, mon cher frère, qu'il serait bon de faire enlever le vieux Seckendorff; on pourrait le mener tout de suite à Magdebourg. C'est l'artisan de tous les projets dangereux de nos ennemis; il est actuellement à leur service, et si ce n'est autre chose, cela facilitera la rançon du prince Maurice.b Adieu, cher frère; je vous


a Le 10 décembre. L'aîné de ces princes, déclaré Prince de Prusse le 11 décembre, succéda à Frédéric sous le nom de Frédéric-Guillaume II; le second était le prince Henri, dont l'Éloge se trouve dans notre t. VII, p. 43-56.

b Le comte de Seckendorff vivait à Meuselwitz, près d'Altenbourg; il y fut en effet enlevé, et on le transporta à Magdebourg. Au mois de mai 1759, il fut échangé contre le feld-maréchal prince Maurice d'Anhalt-Dessau. Voyez Versuch einer Lebensbeschreibung des Feldmarschalls Grafen von Seckendorff (par Theresius baron de Seckendorff), 1792, t. II, p. 381 et suivantes. Voici ce que le biographe dit de son parent, p. 383 : « Er war seit dem Ausbruche des Krieges unermüdet, kriegerische und politische Entwürfe gegen die Preussen zu machen, und sie den Ministern und Generalen der Kaiserin zuzusenden. Er trug auch dadurch nicht wenig zu manchen Vortheilen bei, die die Oesterreicher erhielten. »