<194>pourrons penser à notre aise à ce que nous avons à faire. Adieu, cher frère; plaignez les malheureux, et souvenez-vous de ce que je vous ai dit si souvent il y a une année. Je suis, etc.

60. AU MÊME.

Doberschütz, 15 octobre 1758.



Mon très-cher frère,

Je suis obligé de vous parler franchement; je me vois obligé de forcer la marche en Silésie, pour ne point voir perdre toute cette province. J'ai beaucoup des régiments découragés, sur lesquels je ne saurais pas trop me fier. Je vous prie, lorsque votre expédition de Freyberg sera achevée, de m'envoyer cinq ou six bataillons, mais point de Silésiens, avec une dizaine de canons de douze livres, que vous pourrez remplacer de Magdebourg. Dès que je verrai que je n'ai plus besoin de ces bataillons, je vous les renverrai. Si ce n'était pas la plus grande nécessité qui m'y oblige, je ne vous les demanderais pas. Je suis, etc.b

61. AU MÊME.

Jauernick, 4 (novembre 1758).

.... Mon pauvre Ferdinand a repris la fièvre chaude; j'en suis au désespoir; mais le nombre de nos malheurs émousse à la fin la sensibilité, et je crois que le ciel accablerait la terre, et que la terre s'affaisserait sous mes pieds, sans que j'y fisse attention. Adieu, cher frère; je vous embrasse bien tendrement.


b En chiffre.