<122>valets est horrible, et, pour le bien de l'armée, je crois qu'il sera nécessaire de faire un exemple pour les retenir et remettre en ordre.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'au tombeau, etc.

51. AU PRINCE DE PRUSSE.

Leitmeritz, 3 juillet 1757.



Mon très-cher frère,

Vous ne pouvez plus vous retirer du côté de la Silésie; il ne vous reste que la Lusace. Il faut faire fourrager toutes les contrées, et même gâter ce qu'on ne peut consommer, pour rendre à l'ennemi ses opérations difficiles. Dès que vous serez à Hirschberg, notre communication sera mieux établie. Il faut tâcher de soutenir la Bohême, s'il est possible, jusqu'au 15 d'août; et comme Zittau est un mauvais poste, vous pouvez prendre alors Reichenberg, Krottau ou Gabel, selon que vous le jugerez à propos. Si l'ennemi se tourne contre la Lusace, il faut prendre grande attention à vos campements, le laisser passer le Bober, et vous mettre à son dos, pour lui couper les vivres et l'obliger de venir à vous dans un terrain avantageux que vous choisirez, et que le prince Bevern et d'autres officiers pourront vous indiquer. Si l'ennemi se tourne avec toutes ses forces vers Landeshut, il faut marcher par Greiffenberg pour lui couper les vivres. Winterfeldt et surtout Embersa connaissent le pays, qui peuvent régler vos marches et vos campements. Ne précipitez rien sur des nouvelles incertaines, et ne prenez de parti que lorsque vous êtes sûr du dessein des ennemis; mais répandez dans l'armée que nous avions un grand dessein, et que dans peu on verrait tout à fait changer les choses en bien.


a Jean-Guillaume Embers, major du génie; il devint lieutenant-colonel le 17 avril 1758, et mourut à Glogau le 21 mars 1779.