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42. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 17 mai 1765.



Sire,

Je sens vivement l'obligation que j'ai à Votre Majesté de ce qu'elle a bien voulu m'accorder un des premiers moments de sa convalescence. On dit qu'une attaque de goutte en forme délivre de plusieurs autres maux. Si cela est, je pardonne à cette maladie d'avoir retardé la réponse que vous me destiniez, Sire, et je consens, dussiez-vous en gronder, qu'elle vous visite quelquefois à ce prix. Mais pour le présent, je félicite de tout mon cœur V. M. d'en être délivrée, et je vous souhaite, Sire, toute la santé nécessaire pour jouir des fêtes que vous préparez. Nous avons mangé avec un plaisir singulier les productions de vos jardins, que vous avez bien voulu m'envoyer, et je vous prie, Sire, d'agréer mes remercîments sincères pour une attention si obligeante. Je savais déjà que vous faites croître à Sans-Souci les fruits de tous les climats, comme vous rassemblez à Berlin les sciences et les arts de la Grèce et de Rome. Ne doutez point, Sire, du vif intérêt que je prends à tout ce qui appartient à V. M. Je serai toujours dans ces sentiments, et suis avec la plus haute considération, etc.

43. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Sans-Souci, 17 juin 1765.



Madame ma sœur,

Si j'ai différé de répondre à Votre Altesse Royale, cela a été par crainte de l'importuner, car je serais bien fâché de lui dérober quelques moments de loisir que les affaires lui laissent. Cependant, comme vous daignez prendre, madame, une part si