<581>à un événement qui intéresse les Sarmates et je ne sais qui.a Je voudrais que c'eût été à l'occasion de la paix que cette médaille se fût faite; mais quoi qu'on machine, quoi qu'on intrigue, cette paix se fera pourtant, et, s'il plaît au fatum, bientôt; je me flatte qu'alors, selon que me l'a fait espérer M. Borrelly, j'aurai le plaisir de vous voir, et de pouvoir vous assurer moi-même de toute l'estime que j'ai pour vous. Sur ce, etc.

120. DE D'ALEMBERT.

Paris, 9 octobre 1772.



Sire,

J'ai reçu la nouvelle diatribe de Votre Majesté contre les pauvres et très-pauvres confédérés polonais et leurs non moins pauvres alliés, si pourtant on doit donner à un excellent morceau de poésie le triste nom de diatribe. Si les objets de cette plaisanterie méritent, par leur ridicule conduite, de n'essuyer que des diatribes, la plaisanterie en elle-même mérite un nom plus digne d'elle, par les traits de finesse, de gaîté et de légèreté dont elle est remplie. Cependant, Sire, permettez-moi d'ajouter, comme bon et même brave Français, que j'aurais autant aimé ne pas voir mes chers compatriotes mêlés dans cette plaisanterie. Je n'examine point s'ils la méritent, ni le rôle qu'ils ont joué dans cette affaire; je suis seulement fâché que le bout du bâton dont V. M. a frappé les Polonais soit allé jusqu'aux chevaliers qui les ont secourus.a Quoi qu'il en soit, comme je n'ai pas pris ma part de leur gloire, je ne la prends pas non plus des nasardes qu'on leur donne; c'est à eux à voir s'ils les acceptent.

Ce qui me plaît le plus, Sire, dans cette charmante fin de votre poëme, c'est la paix qu'elle nous annonce; car, quoique je me pique, tout géomètre que je suis, d'aimer un peu les bons


a Voyez t. XXIII, p. 247.

a Voyez t. XIV, p. 263 et 264.