<461>dans ces sentiments et avec le plus profond respect que je serai toute ma vie, etc.

60. A D'ALEMBERT.

Neisse, 28 août 1769.

..... L'Empereurb serait un particulier aimable, s'il n'était pas un si grand prince. Il égalera, s'il ne surpasse pas Charles-Quint par son activité, par cette soif de s'instruire, et par cette ardeur à se rendre capable de bien remplir la carrière dans laquelle il va entrer. On ne saurait être plus rempli d'attention et de politesse que l'est ce monarque. Il m'a témoigné l'amitié la plus cordiale. Il est gai, point embarrassé de sa personne, dur pour lui-même, tendre pour les autres. En un mot, c'est un prince dont on ne doit attendre que de grandes choses, et qui fera parler de lui en Europe dès qu'il aura les coudées libres.

61. AU MÊME.

14 septembre 1769.

Je profite du départ du sieur Grimm pour vous faire parvenir cette lettre, et pour vous apprendre que jusqu'à présent il semble que la fortune, le hasard ou la Providence n'ont pas décidé en faveur de laquelle des nations belligérantes se déclarerait la victoire. M. saint Nicolas, qui navigue sur une meule de moulin, et qui a une bonne tête, comme l'on sait, a persuadé au prince Galizin de se retirer auprès de Kaminiec.

Je suis bien aise que vous soyez content des Mémoires de notre Académie. Les trois sujets dont vous parlez sont, sans contre-


b Voyez t. VI, p. 27 et 28, et t. XXIII, p. 158.